Huit jours sans crise

Je m’excuse à l’avance pour la qualité douteuse de mon écriture aujourd’hui. J’ai de la peine à me concentrer, et mon niveau de motivation est à zéro. Il y a une petite voix à l’intérieur de ma tête qui me dit tu as faim, ça fait une semaine que tu es en mode anorexique, mange quelque chose bon sang! mais je suis un peu terrifiée à l’idée de manger.

Je suis terrifiée par bien des choses, pour tout vous dire. Mon copain est parti en camping pour le weekend avec son meilleur ami. Je vais être seule pendant trois jours et je n’ai aucun plan, mis à part un rendez-vous samedi matin qui m’a empêchée de partir en camping avec les gars. J’ai affreusement peur de faire une crise, après huit belles journées. Il n’y a aucune activité qui me tente, pourtant j’aimerais bien pouvoir me changer les idées. Je n’arrive pas à savoir ce que j’ai envie de faire, parce que quand je commence à penser à mes options, je me mets à penser à tout ce que je devrais faire : débuter mes recherches d’emploi pour l’automne, mettre à jour mon CV et mon portfolio, travailler sur cet article que je dois écrire pour un autre blogue, aller m’entraîner, faire le ménage de l’appartement, aller visiter mon Grand-Papa, et patati et patata…

Alors puisque qu’il y a plein de choses que je devrais faire, mais que je n’ai pas envie de les faire, et puisque j’ai l’estomac vide et les idées pas très claires, et que j’ai peur qu’en mettant un pied dehors je perde le contrôle et finisse à l’épicerie en train de vider l’allée des desserts, je ne fais rien, tout simplement. Je reste à l’intérieur à attendre que la journée se finisse, en espérant qu’elle se finisse sans crise.

Je fais ça souvent, ces temps-ci, attendre que mes journées se finissent. Quand mon copain est là, c’est plus facile. Je le suis là où il veut qu’on aille, je fais ce qu’il veut qu’on fasse, je mange ce qu’il veut qu’on mange. Mais ce soir il n’est pas là.

Huit jours sans crise. Il va bien falloir qu’à un moment, j’arrête de les compter, ces journées parfaites. Mesurer ma valeur en nombre de kilos perdus ou en nombre de jours sans crises, c’est du pareil au même: complètement absurde. Surtout qu’au fond, je suis juste là à redouter la prochaine crise, et plus je la redoute, plus elle a de chances de se manifester.

3 réflexions sur “Huit jours sans crise

  1. Hello !

    Je suis tombée sur ton blog un peu par hasard et je l’ai un peu parcouru…
    Tu as sûrement déja entendu ça des centaines de fois mais j’ai l’impression de lire mes propres mots, ce que je ressentais, pensais il n’y a que quelques (petits) mois… Comme toi, je n’en pouvais plus, comme toi chaque jour sans crise était une victoire, comme toi je tournais en rond en attendant que la journée se finisse et en espérant surtout qu’elle se finisse bien…. Et c’est seulement un petit échantillon !…
    Alors maintenant je te souhaite de trouver ta voie, d’avoir ton déclic… Si il y a un conseil que je peux te donner c’est de ne reculer devant aucun proposition pour évincer cette saloperie ! Personnellement, j’ai du passer par 4 mois d’hospi (cela faisait 2, voir 3 ans que je voulais vraiment guérir, j’avais tout essayé…) pour enfin recommencer à vivre (si, je t’assure que c’est possible !). Alors oui, c’était dur, oui il faut mettre sa vie entre parenthèse, être parfois loin des gens qu’on aime pendant un certain temps… Mais à côté de tout ce qu’il y a à y gagner, c’est vraiment négligeable !

    Garde confiance, la guérison est possible ! C’est long est fastidieux mais punaise, c’est tellement mieux après…

    N’hésite pas à me contacter si tu veux discuter un peu…

    Je t’embrasse,

    Leah

  2. Bonjour Leah,
    Wow, merci! Tu ne peux pas imaginer à quel point ça me donne de l’espoir et du courage quand j’entends une histoire comme la tienne. J’ai bien envie de te croire quand tu dis que la guérison est possible 🙂 Finalement hier soir j’ai fait une crise… Mais j’ai retrouvé le sourire aujourd’hui, et ton commentaire est une petite dose de motivation supplémentaire. Je crois que je vais profiter de ton invitation à te contacter!
    Merci encore et prends soin de toi xox

  3. Bonjour, je suis en journée post crise, de vous lire me fait du bien, ainsi que le blog, quel travail sur soi, j’en suis pas encore là, je veux guérir, la vie est trop courte pour s’embêter, se faire du mal…J’ai 51 ans, on pense souvent à de jeunes personnes avec le TA, les articles ne parlent pas souvent de nous…mais ça existe.Merci encore de partager ce pan de ta vie…Bonne route Caroline et Leah!

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